Introduction
Vous venez de décrocher votre premier contrat et après avoir réalisé votre analyse du projet, vient le moment de choisir le matériel de captation sonore, dont l’ ou les interface(s) audio.
L‘interface audio est un des outils qui va vous permettre d’enregistrer l’environnement sonore selon vos besoins.
Effectivement, il existe sur le marché une quantité de modèles, chacun faisant partie d’une famille différente et possédant ses propres caractéristiques.
Elles ont été conçues pour enregistrer des sources sonores différentes : une ou deux personnes (Ex. Interview), une personne et un instrument (Ex. Un chanteur/guitariste), plusieurs personnes (Ex. Groupe de musique).
Grâce à ces différentes familles et aux caractéristiques propres aux différentes interfaces audio, vous allez pouvoir choisir celle qui convient le mieux par rapport à la source que vous souhaitez enregistrer et à ce que vous souhaitez en faire.
Le mélangeur audio ou mixette
C’est un appareil où l’on branche des micros et qu’on relie à une caméra de cinéma professionnel possédant une partie enregistreur. Le mélangeur, qui n’est pas un enregistreur, permet à l’ingénieur de son de contrôler le niveau sonore, de chacun des micros, qu’il renvoie à la caméra. Il est limité au nombre de pistes que possède la caméra. Vérifiez qu’il possède un bouton d’alimentation fantôme 48 volts.
Ex. : Sound Devices 302 (pour les professionnels)

L’enregistreur audio
L’enregistreur est un appareil qui permet de capter et d’enregistrer le signal de différents micros, indépendamment des uns des autres, en réglant et en surveillant leur niveau. Le nombre de pistes varie de 2 à 16. Les appareils professionnels possèdent des pré-amplificateurs de haute qualité. Vérifiez qu’il possède un bouton d’alimentation fantôme 48 volts.
Je vous conseille d’enregistrer en résolution 24 bits et en fréquence d’échantillonnage de 44 kHz (44 000 Hz) ou 48 kHz (48 000 Hz).
Ex. : Nagra VI (pour les professionnels), Zoom H1

Nagra VI

Zoom H1
La carte mémoire SDHC (Secure Digital Higt Capacity)
La carte mémoire SDHC permet de stocker des données numériques image et son. Pour l’enregistrement audio, privilégiez une capacité de 8, 16 ou 32 GO (gigaoctet). Évitez de prendre des cartes de trop grande capacité, car en cas de perte ou de détérioration, c’est tout le travail enregistré qui sera perdu. Il vaut mieux plusieurs petites cartes qu’une seule grande.
Les caractéristiques à prendre en compte, sont la vitesse d’écriture (ou vitesse de capture) et la vitesse de lecture (ou vitesse de transfert).
La vitesse d’écriture de la carte est très importante, elle garantit une fluidité lors de l’enregistrement, sans risque d’interruption ou de perte de données.
La vitesse de lecture de la carte, est tout aussi importante, si le fichier lu a un débit supérieur à la carte, cette dernière ne pourra pas la lire.
Les vitesses sont indiquées
- soit en MB/s (MégaByte par seconde) ou MO/s (MégaOctet en français)
- soit en Mb/s (Megabit par seconde)
Faites attention aux unités utilisées :
1MB (MegaByte, avec un grand B) = 1 MO
1MB = 8 Mb (Megabit, avec un petit b)
Il existe 3 types de classe pour distinguer les différentes vitesses d’écriture minimum garantie, les C, les U et les V, le chiffre à côté indique cette vitesse de lecture minimum garantie :
- Classe C : Speed Class, C2, C4, C6, C10, celles-ci sont des SDHC (Secure Digital Hight Capacity)
La C2, par exemple, garantit une vitesse d’écriture minimum de 2 MO/s ou 2 MB/s.
Et la C10, par exemple, garantit une vitesse d’écriture minimum de 10 MO/s ou 10 MB/s.
- Classe U : UHS (Ultra Hight Speed), U1, U3, celles-ci sont des SDXC (Secure Digital eXtended Capacity)
La U1 garantit une vitesse d’écriture minimum de 10 MO/s ou 10 MB/s.
La U3 garantit une vitesse d’écriture minimum de 30 MO/s ou 30 MB/s.
- Classe V : (Video Speed Class), V6, V10, V30, V60, V90, celles-ci sont des SDXC (Secure Digital eXtended Capacity)
La V10, par exemple, garantit une vitesse d’écriture minimum de 10 MO/s ou 10 MB/s.
Et la V30, par exemple, garantit une vitesse d’écriture minimum de 30 MO/s ou 30 MB/s.
Exemple :
Si dans votre mode d’emploi, il est indiqué que la vitesse minimum d’écriture requise est de 100 Mbps (100 Mb/s ou 100 megabits/s), pour connaître la carte que vous pouvez utiliser, il suffit de multiplier par 8 le nombre indiqué dessus, car comme dit plus haut 1 MB = 8 Mb.
Ex. : indication sur la carte, V30 (elle garantit 30 MB/s) X 8 = 240 mégabits/s
N’utilisez jamais une carte dont la capacité est inférieure à celle recommandée pour votre appareil, car elle ne pourra pas suivre le débit demandé. Par contre, il est possible d’utiliser une carte d’une capacité supérieure, mais elle suivra le débit minimum de l’appareil.
Pour la lecture, cette information est indiquée en grand sur la carte, elle est également exprimée en MO/s ou MB/s.
Certaines cartes indiquent les deux informations suivies de la lettre « R » (Riding, lecture) pour l’une et de la lettre « W » (Writing, écriture) pour l’autre.
Exemple :
280 MB/s R et 100 MB/s W
Dernière information que vous trouverez sur la carte, le chiffre romain I ou II. Il s’agit du bus (système de transmission des données), il détermine les performances de la carte en matière de vitesse d’écriture et de lecture.
- I, signifie qu’il y a une rangée de contact au dos de la carte, elle peut atteindre 50 MO/s en écriture et 104 MO/s en lecture.
- II, signifie qu’il y a deux rangées de contact au dos de la carte, elle peut atteindre 156 MO/s en écriture et 312 MO/s en lecture.
Ex.: Une carte U3 UHS-II
Cela signifie qu’elle garantit une vitesse d’écriture minimum de 30 MO/s, mais pourrait avoir des vitesses d’écriture de 156 MO/s et de lecture de 312 MO/s si votre appareil est compatible avec le bus II.
Avant d’acheter votre support d’enregistrement SDHC, vérifiez le type de carte supporté par votre appareil.

La carte son externe
Une carte son externe est un appareil, branché à un ordinateur, qui convertit un signal analogique en un signal numérique et vice-versa, il convertit un signal numérique en un signal analogique. Il permet d’enregistrer des voix et des instruments.
Ex. : la voix enregistrée via un micro, branché en XLR à l’interface audio et ce dernier, branché en USB, à un ordinateur ouvert sur une station de travail audio numérique.

Les connectiques
Face avant
Entrées XLR « microphone » (Mic) :
Pour brancher un micro, ou un instrument connecté à une boite de direct (DI Direct Injection).
Entrées Jack 6,35 mm :
- « instrument » (Inst ou Hi-Z) :
Pour brancher un instrument électrique comme une basse ou une guitare. Si votre carte son ne possède pas cette entrée, vous devrez brancher votre instrument sur l’entrée « Mic » en utilisant une DI (boite de direct).
ou
- « ligne » (Line) :
Pour brancher un clavier, un synthétiseur, des appareils numériques. Tout instrument sans micro intégré.
Sortie Jack 6,35 mm :
Pour brancher le casque audio.
Face arrière
Sortie stéréo Jack 6,35 mm «L-R» :
Pour connecter des enceintes de monitoring.
Sortie USB :
Pour connecter un ordinateur.
Sortie USB-C 5 V DC :
Alimentation supplémentaire en branchant un adaptateur secteur, pour ceux qui possède un ordinateur peu puissant. On peut, aussi, y brancher un IPhone ou un IPad en utilisant un adaptateur USB-A femelle vers lightning (connecteur à huit broches), pour filmer une interview, par exemple, avec le son de la carte son.
Les fonctionnalités
Bouton pré-ampli 1 et 2 :
Pour régler le gain des entrées Jack et XLR. Le gain est la quantité de signaux que vous faite entrer dans l’appareil, il gère le pré-ampli pour éviter le souffle (trop bas) ou la saturation (trop haut), ce n’est pas le volume.
En respectant le seuil maximal du gain, vous évitez la saturation du son. Une diode verte vous indique que le niveau est bon, une diode rouge vous indique que le niveau est trop élevé.
(Le volume est la quantité de signaux qu’on fait sortir vers les enceintes.)
Bouton-poussoir « select » :
Pour sélectionner l’activation d’une ou plusieurs fonctionnalités, pour le pré-ampli 1 ou le pré-ampli 2, accessibles via les autres boutons poussoir. Aussi, en maintenant la pression sur «select», les 2 pré-amplis sont couplés permettant ainsi une entrée stéréo.
Bouton-poussoir « 48 v » :
Pour sélectionner l’alimentation fantôme 48 v, nécessaire pour le fonctionnement des micros électrostatiques à condensateur.
Bouton-poussoir « Inst » :
Pour choisir le mode «instrument» avec boîte de direct intégrée. Par défaut, vous serez en mode «ligne». Concerne les entrées Jack 6,35 mm uniquement.
Bouton-poussoir « Auto » :
En sélectionnant ce mode, le gain s’adapte automatiquement sans que vous ne deviez le faire manuellement.
Bouton-poussoir « Safe » :
En sélectionnant ce mode, le gain d’entrée est automatiquement baissé s’il est trop fort.
Bouton « Air » :
Pour choisir entre les modes « Air Presence » l’icône « Air » est verdisée (1 pression) ou « Air Presence + Harmonic Drive » l’icône Air est orangée (2 pressions).
Concernant le premier mode, les fréquences médiums et aiguës, sont augmentées, cela a pour effet de rendre le son plus clair.
Pour le deuxième mode, les fréquences médiums sont diminuées et les fréquences aiguës sont, comme pour le premier mode, augmentées.
Bouton « direct » :
Permet d’ajuster l’écoute dans le casque. Sur « Dry », on entend ce qui entre dans la carte son, écoute en temps réel. Sur « Wet », on entend ce qui sort du logiciel, écoute en léger différé.
Bouton rotatif « Output » :
Réglage du niveau des enceintes branchées à la carte son.
Bouton rotatif « Casque » :
Réglage du niveau du casque branché à la carte son.
La table de mixage
Le rôle principal de la table de mixage est de modeler les différents signaux, de les mélanger et de répartir, le signal final, vers les enceintes et les retours (s’il y en a).

Les connectiques
Face avant
Entrées XLR « microphone » (Mic) :
Pour brancher un micro, ou un instrument connecté à une boite de direct (DI Direct Injection).
Entrées Jack 6,35 mm :
- « instrument » (Inst ou Hi-Z) :
Pour brancher un instrument électrique comme une basse ou une guitare. Si votre table de mixage ne possède pas cette entrée, vous devrez brancher votre instrument sur l’entrée « Mic » en utilisant une DI.
ou
- « ligne » (Line) :
Pour brancher un clavier, un synthétiseur, des appareils numériques. Tout instrument sans micro intégré.
Entrées Jack 6,35 mm L (mono Bal/Unbal) R :
- Entrée stéréo gauche (L) / droite (R)
- Entrée mono symétrique/asymétrique L (Bal/Unbal)
Même utilisation que l’entrée « ligne ».
Sortie Jack 6,35 mm Main OUT :
Pour brancher les enceintes de façade (vers le public).
Sortie Jack 6,35 mm ALT 3-4 (par exemple) OUT (mono Bal/Unbal) :
Pour créer un mélange alternatif (ALT) ou de monitorer certains canaux sans que cela soit entendu dans la sortie principale, en y branchant un retour artiste. Possibilité de brancher un enregistreur avec un mélange différent de celui envoyé vers le public, des enceintes pour envoyer un mélange différent dans une autre salle, une carte son pour capturer le son et le traiter sur un ordinateur, des effets externes comme des processeurs de son ou des réverbération.
Sortie RCA Tape OUT L/R :
Pour brancher un enregistreur numérique, un système de sonorisation ou amplificateurs externes, carte son externe pour ordinateurs.
Sortie Jack 6,35 mm :
Pour brancher un casque.
Face arrière
Sortie XLR Main Out :
Pour brancher les enceintes principales.
Sortie Jack 6,35 mm Aux Send :
Pour envoyer le signal d’une ou plusieurs pistes vers un processeur d’effets (réverbération, écho, etc.) branché à cette sortie. Pour brancher un enregistreur externe pour enregistrer des pistes spécifiques ou pour brancher des retours artistes pour un mix spécifique.
Entrée Jack 6,35 mm Channel insert :
Pour brancher des éléments externes comme 1 compresseur ou 1 gate.
Entrée Jack 6,35 mm Aux return :
Pour recevoir le signal traité par le processeur d’effets qui est connecté à l’Aux Send. Aussi, pour brancher le processeur d’effet, également connecté à l’Aux Send, pour récupérer le signal traité. Et également, brancher un mixer externe et récupérer le mixage de plusieurs sources externes ou un système de sonorisation permettant d’intégrer des effets spéciaux ou des traitements audios spécifiques.
Les fonctionnalités
Bouton-poussoir « Line » / « Inst » :
Pour choisir entre le mode « instrument » avec boîte de direct intégrée et le mode « ligne ». Concerne les entrées Jack 6,35 mm uniquement.
Bouton-poussoir « coupe-bas » (Low cut) :
Pour couper les fréquences basses en dessous d’un seuil indiqué.
Bouton-poussoir « 48 v » :
Pour activer l’alimentation fantôme 48 volts.
Bouton rotatif « GAIN » :
Pour régler le gain des entrées XLR et Jack.
Bouton-poussoir « SEND » :
C’est un auxiliaire (donc un bus) qui permet de relier un module d’effet.
Bouton-poussoir « RETURN » :
C’est un auxiliaire (donc un bus) qui permet de récupérer ce signal (celui du « send « ) avec effet.
Boutons rotatifs « EQ, High, Mid et Low » :
Pour ajuster les fréquences selon votre convenance en changeant le spectre ou la couleur du son.
Boutons rotatifs « AUX » :
Pour ajuster le son dans les retours artistes ou dans un casque pour le monitoring durant l’enregistrement.
Boutons rotatifs « PAN » (Panoramique) :
Pour ajuster le son dans le champ stéréo (gauche/droite).
Bouton-poussoir « MUTE » :
Pour couper la piste du mélange général.
Bouton glissière :
Fader pour ajuster le volume de la piste qui est envoyé dans le mélange général.
Bouton-poussoir « SOLO » :
Pour écouter uniquement cette piste dans le mix général.
Boutons rotatifs « Control Room » :
Pour ajuster le volume des enceintes de monitoring.
Boutons rotatifs « Phones » :
Pour ajuster le volume du casque.
Boutons rotatifs « Aux Master, Send 1 et 2, Return 1 et 2 » :
Pour ajuster le volume des Aux Send 1 et 2, Return 1 et 2.
Boutons rotatifs « Level » :
Pour ajuster le volume du micro intégré à la table de mixage servant à communiquer avec les personnes sur scène.
Bouton glissière « Main Mix » :
Pour ajuster le volume du mélange général.
Vous pouvez dorénavant choisir votre interface audio en toute connaissance de cause, n’achetez que ce dont vous avez besoin. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise interface audio, le choix dépend de ce que vous souhaitez enregistrer.
Je vous conseille de garder votre matériel premier prix, que vous utiliserez pour des contrats à faible budget, car l’amortissement est beaucoup moins important que celui du haut de gamme.
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