5. Lo-fi, esthétique et production


Introduction


Tout commence par l’invention du phonographe en 1877 par Tomas Edison. Cet appareil, est une amélioration du phonautographe créé en 1860 par l’inventeur Édouard-Léon Scott de Martinville, qui enregistre les sons sur un cylindre enduit de noir de fumée, mais ne les lit pas, il n’est donc pas possible d’entendre ce qu’on enregistre.

Les appareils à cylindre

Le phonographe, est le premier appareil mécanique capable d’enregistrer et de diffuser du son. La captation sonore, faite par Thomas Edison, est réalisée à l’aide d’un stylet gravant les vibrations sonores, verticalement, sur un cylindre recouvert d’une feuille d’étain. Le stylet sert, ensuite, de tête de lecture, le diaphragme à restituer le son et le tube acoustique à amplifier ce dernier. Vous pouvez voir une démonstration dans cette vidéo.

L’industrie de la musique enregistrée, naît à ce moment-là.

En 1880, Graham Bell, son cousin ingénieur et inventeur Chichester bell, ainsi que l’inventeur Charles Tainter, améliorent le phonographe avec la création du Graphophone.

Photo représentant le graphophone
Le graphophone

Le son est gravé sur un rouleau de carton enduit de cire et non plus sur un cylindre recouvert d’une feuille d’étain et utilise une pointe de saphir pour enregistrer et lire l’audio. Ces deux changements améliorent la qualité du son. Le sillon est toujours gravé et lu verticalement, c’est-à-dire de haut en bas. Voici une vidéo, en anglais.

Les appareils à disque

En 1888, l’inventeur Emile Berliner, invente le gramophone, le disque plat et la matrice pour les imprimer. Cet appareil, initialement appelé phonogravure, ne fonctionne plus avec des cylindres, mais avec des disques, en zinc recouverts de gomme. Pour la lecture, le sillon est latéral et le stylet module horizontalement, c’est-à-dire de l’extérieur vers l’intérieur du disque plat. Voici une démonstration.

Le gramophone mécanique est très populaire jusqu’en 1925, période où l’électrification des enregistrements, permet de passer du moteur mécanique au moteur électrique. C’est à ce moment-là, qu’une norme standard de vitesse de lecture est établie, le disque 75 tours s’impose.

Dans les années 50, l’évolution des appareils de haute-fidélité et l’arrivée de la stéréophonie sonnent de déclin du gramophone qui est monophonique.

Les appareils à enregistrement magnétique

En 1898, Valdemar Poulsen, invente le télégraphone, premier appareil utilisant l’enregistrement magnétique, c’est-à-dire un système de magnétisation de support se déplaçant sur une tête d’enregistrement. Le support est un fil d’acier enroulé autour d’une bobine. Le fil passe par une tête d’enregistrement lors de la captation du son, puis devant une tête de lecture lors de la restitution sonore. La tête de lecture peut être la même, que la tête d’enregistrement. Un an plus tard, Poulsen, remplace le fil en acier par une bande en acier.


En 1928, l’ingénieur Fritz Pfleumer, améliore la machine de Poulsen avec l’invention du magnétophone, en remplaçant la bande en acier par une bande de papier, enduite de fer et recouverte de laque.
L’avantage de ce procédé, c’est qu’il est possible de couper la bande pour faire du montage, contrairement au cylindre ou au disque. Il est également possible de réenregistrer sur la bande. Au fil du temps, Pfleumer et son équipe, améliorent l’invention.

Portrait de Fritz Pfleumer_Lo-fi
Fritz Pfleumer

Durant la Deuxième Guerre mondiale, la radio utilise le magnétophone pour remplacer certains directs.

C’est à partir de 1946, après la guerre, que les magnétophones grand public font leur apparition, jusque-là, les enregistrements étaient uniquement professionnels et servaient, essentiellement, à enregistrer des discours et à archiver.

Et, en 1948, les enregistrements des émissions de la RTF se font désormais sur bande magnétique.

La cassette audio

En 1963, l’ingénieur et inventeur Lou Ottens, invente la cassette audio et le magnétophone à cassette, qui permettent d’emporter et d’écouter sa musique partout, y compris en voiture. C’est une révolution à l’époque ! La cassette audio, est une bande magnétique enroulée autour de deux bobines, le tout logé dans un petit boîtier en plastique rectangulaire.

Peu encombrant et moins onéreux que les appareils et les supports cités plus haut, ces deux inventions permettent, également, aux musiciens désargentés d’enregistrer leurs propres musiques sur des cassettes vierges à petit prix, dans une qualité de basse-fidélité.

Et en 1979, le walkman arrive sur le marché, petit lecteur portable à cassette et casque, grand public, son succès est immédiat.

Le compact Disc

En 1982, le Compact Disc (CD) arrive sur les étals des magasins de disques, inventé par les sociétés Philips et Sony. Il utilise la technologie optique, un rayon laser lit le CD. Le rayon réfléchie est enregistré par un capteur, l’information binaire est transformée en un signal analogique par un convertisseur numérique-analogique et le système d’amplification, puis les enceintes restituent le son enregistré. C’est la course à la haute-fidélité et après une guerre féroce entre les différents supports existants alors (vinyle et cassettes), il s’impose dans tous les foyers avant sa chute causée par le streaming en ligne à partir des années 2000.

Le Digital Audio Tape (DAT)

En 1987, arrive le Digital Audio Tape (DAT), au format plus petit que la cassette audio classique, mais aux performances beaucoup plus élevées, car elle utilise la technologie numérique et non, analogique. C’est l’entreprise Sony qui l’invente. Elle possède également une grande capacité de stockage et une excellente restitution audio, car non compressé. De plus, le lecteur/enregistreur permet de choisir le mode de fréquence d’échantillonnage souhaité et propose un système de tracking, comme pour le CD. L’industrie du disque, veut éviter les copies massives d’albums de musique, de plus, le DAT est plus cher que la cassette classique. Seuls, les professionnels pour les masters de CD et les radios pour l’archivage, l’utiliseront. Les solutions dématérialisées ont remplacé de Digital Audio Tape.

En 1998, l’ingénieur d’études Henri Chamoux, invente l’Archéophone, lecteur universel permettant de lire tous les formats de cylindres phonographiques de cire ou de celluloïd. Ces supports étant très fragiles, cet appareil permet l’archivage sur CD de tous les sons enregistrés depuis l’invention du phonographe. Voici une démonstration dans cette vidéo.

Si vous souhaitez en savoir plus sur ce projet, voici leur site internet :

https://www.archeophone.org/


Un peu d’histoire

Années 1970, 1980 et 1990, les enregistrements sur cassette

Grâce au phonographe, à toutes les améliorations qui y ont été apportées, des enregistrements de voix et plus particulièrement, des discours et de l’archivage ont put être fait.

Mais par leur coût élevé et leur complexité d’utilisation, ces appareils ont été cantonné dans des studios professionnels et dans des laboratoires.

La standardisation du disque plat, la taille de plus en plus petite des appareils, le coût de plus en plus abordable et l’utilisation de plus en plus aisée, vont faire naître un intérêt croissant de la part du grand public pour la musique enregistrer et pour l’enregistrement à domicile.

Et l’arrivé de la cassette audio, va changer la donne. En effet, les musiciens sans le sou et/ou ne correspondant pas au profil recherché par les grands labels de disques, vont se l’approprier pour enregistrer, partager, distribuer et faire connaître leur musique.

Lo-fi

Le terme Lo-fi (Low Fidelity), est apparu en même temps que celui de Hi-fi (High-Fidelity), dans les années 50, mais on l’attribue, généralement, au Disc-jockey, musicien et propriétaire de label de disque William Berger de la radio WFMU, dans la ville de Jersey dans l’État du New Jersey.


Vous pouvez le voir en concert dans cette vidéo, le guitariste à droite de l’écran.

Lo-fI désigne, à cette époque, la musique de bricolage, la musique artisanale. En 1986, le DJ William Berger décide de consacrer une demie-heure de son émission aux musiciens indépendants et plus précisément aux musiciens de la débrouillardise de la scène punk, du primitivisme (mouvement inspiré par l’art non-occidental), à la musique outsider ou encore à l’authenticité, et qui enregistraient leur musique à domicile à l’aide de leur enregistreur cassette.

Culture de cassettes

Cette scène est appelée culture de cassettes, scène de cassette ou cassette underground, c’est la production et la distribution de musique auto-produite sur cassette audio, qui est inspirée de l’art postal des années 1960 et 1970. Elle s’est développée dans le sillage du punk dans la seconde moitié des années 1970 et jusque dans les années 1990. Beaucoup de petits labels indépendants ont émergé à cette époque et ont distribué, très confidentiellement, certains artistes adeptes du fait-le-toi-même.

L’art postal, c’est une manière d’exprimer sa créativité en dehors des circuits officiels en utilisant le courrier postal comme support et moyen de diffusion. Ainsi, les artistes et les amateurs avertis s’envoient ou s’échangent, par la poste, les créations artistiques.

Les musiciens du Lo-fi, ont commencer à envoyer, par la poste, leur musque ou se l’échangeaient. En marge de l’industrie musicale qui imposait ses propres normes, cette conte-culture a permis l’émergence de nombreux styles musicaux et d’artistes autodidactes.

Selon les époques, ce qui est qualifié de Lo-fi, évolue en même temps que les révolutions technologiques. Certains enregistrements de l’époque ne sont pas qualifiés comme tel, mais ils seront désignés comme Lo-fi dans les années 2000.

The Beach Boys

En 1967, Les Beach Boys sortent leur douzième album Smiley Smile, qui se distingue de leurs précédents albums par des arrangements maison, son esthétique psychédélique et sa production Lo-fi, en effet, l’album a été enregistrer dans un studio improvisé, utilisant un piano désaccordé, un mélodica, des objets trouvés en guise de percussion et un orgue de théâtre Baldwin. Il combine une atmosphère expérimentale et festive avec de courts morceaux de musique assemblés de manière décousue. Cet album fut un échec commercial à l’époque, mais est aujourd’hui considéré comme un des albums culte de la musique Lo-Fi. La même année, le groupe réitère l’expérience avec leur treizième album Wild Honey, il reçoit le même accueil et la même considération tardive.

Robert Steven Moore

Le multi-instrumentiste Robert Steven Moore, est considéré comme le parrain de l’enregistrement à domicile, il a sorti plus de 400 albums, pour la majorité d’entre eux de manière artisanale. C’est un des artistes, vendant sa production sur des cassettes, les plus reconnu du genre. En 1982, il lance le R. Stevie Moore Cassette Club, son service de courrier à domicile. Son premier album Stevie Moore Often, sort en 1976 et son second album Stevie Moore Returns, sort en 1977, l’album Phonography est considéré comme étant son premier album officiel, sorti en vinyle en 100 exemplaires sur son propre label Vital Records.
C’est son album le plus connu et considéré comme un des 50 albums, d’artistes indépendants, le plus important.

Daniel Johnston

Le chanteur, musicien et artiste Daniel Johnston, est une autre figure importante du studio à la maison et de la musique alternative. Se battant contre une maladie mentale, il a plusieurs fois été interné. Il se partage entre la musique et le dessin. Ses interprétations sont sincères, vulnérables et introspectives. Ses dessins du style naïf. Son premier album Songs of Pain, sort en 1981, est entièrement fabriqué par Johnston, dans le sous-sol de la maison familiale avec un magnétophone et distribué sur cassette audio. Quelques années plus tard, en 1988, le label Stress Records sort l’album en cassette, puis le label Dual Tone, le sort au format CD en 2003.

Il sort son deuxième album Don’t Be Scared, en 1982, Daniel Johnston n’avait fait qu’une seule copie de cet album, enregistré dans les mêmes conditions que le premier. C’est Jeff Tartakov du label Stress Records qui distribue des copies. En 1989, ce même label, le réédite sur cassette. Emusic le réédite en format MP3, en 2000 et le label Eternal Yip Eye Music en format CDR en 2003.

Beaucoup de musées, à travers le monde, ont présenté ses dessins.

Si vous souhaitez en savoir plus sur la musique et les dessins de Daniel Johnston,

voici le site officiel qui lui est consacré (en anglais) :

https://museumoflove.com/

et

un documentaire, en anglais, réalisé par le réalisateur Jeff Feuerzeig

The Devil and Daniel Johnston

Jandek

L’artiste Jandek, est une autre personnalité très connue de cette scène dite « du bricolage ». Il a produit, sur son propre label Corwood Industries, plus de 120 albums. Jandek joue de la folk et du blues de manière idiosyncrasique (personnalité psychique propre à chaque individu) et atonale (qui n’obéit pas aux règles traditionnelles de la tonalité). Il sort son premier album Ready for the House en 1978, qu’il a conçu tout seul. Il produit son deuxième album Six and Six, en 1981, dans les mêmes conditions que le premier. La musique est dure et lente, avec un son de blues dissonant. Le magazine FΛCT classe l’album à la 61e place sur 100, des plus grands disques des années 80.

Il y a d’autres artistes comme Neutral Milk Hotel, Guided by Voices, Ariel Pink, etc., à découvrir.

L’esthétique du Lo-fi dans les années 1970, 1980 et 1990

Beaucoup de musiciens enregistrent sur des enregistreurs compacts à cassettes 4 pistes individuelles. Ce sont des enregistreurs autonomes dédiés à la production musicale. Ces appareils permettent d’enregistrer plusieurs parties instrumentales et vocales sur les différentes pistes pour ensuite les assembler puis les transférer vers un autre magnétophone, stéréo cette foi-ci, pour finaliser l’album.

Ces appareils sont vendus à un prix abordable au dépens de la qualité audio. Voici en vidéo, en anglais, le plus emblématique de ces enregistreurs.

Le budget restreint, est la principale raison de l’acquisition de ces appareils, mais pas seulement, le son authentique qu’ils offrent, attirent aussi ces musiciens à la recherche du naturel, du vrai. Ils dégagent également une certaine chaleur, un son brut qui est généralement écarté des studios professionnels. Ces enregistreurs présentent, également des imperfections phonographiques, comme des signaux audio dégradés ou encore des sifflements.

Il n’est pas rare, non plus, d’entendre des bruits de fond, un membre de la famille qui rentre à la maison, un chat qui miaule, les voitures qui passent, les conversations des autres occupants de la maison, etc.

Tout cela contribue à l’esthétique et à l’authenticité de ces enregistrements.

C’est également les artistes eux-mêmes, qui dessinent, à la main, la couverture de chaque copie de cassettes de leur album. Ils utilisent, pour cela, le stylo à bille, le crayon ou le feutre.

Si l’histoire de l’enregistrement sur bande magnétique vous intéresse,

voici le livre référence en la matière :

https://www.dunod.com/lettres-et-arts/magnetophones-enregistreurs-numeriques-et-analogiques


Le Lo-fi dans les années 2000, 2010 et 2020

L’arrivée de nouveaux matériels, comme les cartes son externes, les séquenceurs numériques, les minis claviers et minis synthétiseurs, à prix abordables, permet à un nombre, encore plus important, d’enregistrer à domicile.

La dématérialisation de la musique pousse les mélomanes à se tourner vers des objets physiques tels que le vinyle ou la cassette, et même la bande magnétique pour certains artistes.

Lo-fi Hip-hop

Certains musiciens se sont spécialisés dans ce genre de musique. Les rappeurs, notamment, se retrouvent dans cette philosophie du fait-le-toi-même.


MF Doom

Le rappeur MF Doom (Metal Face Doom), est considéré comme une référence de la Lo-fi Hip-hop, d’origine zimbabwéenne et trinidadienne, il propose un rap dur, sombre, légèrement funky en mélangeant des rythmes traditionnels.

Il crée, d’abord, le groupe K.M.D. avec son frère Dingilizwe et le MC Onyx. Le groupe enregistre un premier album Mr.Hood, sorti en 1991. Cet album et frais et sautillant. Le deuxième album Black Bastards, sorti en 1995, est beaucoup plus sombre. Malheureusement, son frère meurt fauché par une voiture. Leur label en profite pour les congédier. Ce drame et l’attitude du producteur, le plongent dans une grande et longue dépression, dans l’alcool et la drogue, durant laquelle il vivra dans la rue de 1994 à 1996.

MF Doom revient en 1999 et enregistre un nouvel album Operation: Doomsday sous son nouveau nom, MF Doom, en portant un masque qu’il n’enlèvera plus jamais. Il participe à de nombreuses collaborations utilisant divers pseudonymes. Il meurt à 49 ans le 31 octobre 2020.

Madlib

Le producteur et rappeur Madlib, né dans une famille de musiciens, est une autre référence du Lo-fi Hip-hop. Il est influencé par le jazz et par l’artiste Sun Ra. En 1990, il fait partie du groupe Lootpack avec lequel il sort, en 1996, un mini album Psych Move produit par le label de son père. Leur premier album, aux sonorités assez crues, paraît en 1999, Soundpieces: Da Antidote.

En 2000, il sort son premier album solo The Unseen. Par la suite, il enregistre des albums de jazz et collabore avec de nombreux artistes, notamment avec le rappeur MF Doom, avec qui il crée le groupe Madvillain et sort l’album Madvillainy en 2004.

Nujabes

L’artiste Nujabes, est considéré comme le parrain du Lo-fi Hip-hop, il mêle le jazz et la soul avec le Hip-hop expérimental. Dans son premier album, Metaphorical Music, le Hip-hop se laisse bercer par le jazz instrumental. Dans son deuxième album, Modal Soul, il mélange, Hip-hop, jazz moderne et sonorités japonaises. Son troisième album, Spiritual State, est un album posthume, Nujabes meurt en 2011, victime d’un accident de voiture. Ce sont ses proches qui achèvent l’album.

Il y a encore plein d’autres artistes, comme BSD.U, les producteurs et rappeurs J Dilla ou encore Danny!, etc.

L’esthétique Lo-fi Hip-hop

C’est un mélange de Hip-hop, de musique d’apaisement, à l’enregistrement brute et de faible fidélité, contenant des imperfections audio. Tout ceci à contre-courant de la musique digitalisée au son parfait.

Les artistes utilisent des samples vintages provenant de vinyles, cassettes et vieux enregistrements.

Les beats sont lents, harmonieux et peuvent être aussi mélancoliques. On retrouve aussi le léger craquement, caractéristique, du tourne-disque lorsque l’aiguille s’enfonce dans le vinyle. De même, les accords de piano jazzy et le saxophone sont très présents.

Il y a la présence de bruit de fond. Des sons acoustiques se mélangent aux sons électroniques. La structure des morceaux est simple et répétitive qui amène l’auditeur à la relaxation et à la concentration.

Le matériel utilisé est extrêmement basique : ordinateur et échantillonneur.

Lo-fi 2020

La Lo-fi des années 2020, désigne une musique douce, calme et rétro propice à la relaxation et à la détente. Elle a fait son apparition sur les plateformes de distribution audio, elle a gagné en popularité au moment de la pandémie et plus particulièrement lors du confinement. Les gens recherchaient la simplicité. Cette musique, consommée sur la toile, est souvent associée à des images d’animé japonnais et au personnage de Bart Simpson de la série animé The Simpsons.

EEvee Eveline

La DJ et productrice Eevee Eveline, débute en 2013 et sort son mini album Unexpected en 2016 et son album Seeds en 2017. Internationalement reconnue, elle se produit partout à travers le monde.

Joey Pecoraro

Le musicien et producteur Joey Pecoraro s’est fait connaître grâce à son premier album studio Tired Boy, sorti en 2017. Il sort l’album Music For Happiness, en 2018 et l’album Deep In A Dream Of You, en 2019. Il sort environ un album par an.

Joji

L’artiste Joji, d’origine japonaise et australienne, commence comme créateur de contenu sur la plateforme vidéo You Tube, il crée deux chaînes à succès DizastaMusic en 2008 et TooDamnFilthy en 2014. Il décide d’arrêter pour des raisons de santé, en effet, il révèle souffrir d’une maladie neurologique, qui lui cause des convulsions lorsqu’il est stressé.

Il réapparaît sous le pseudonyme de Pink Guy, il sort deux compilations Pink Guy, en 2015 et Pink Season: The Prophecy, en 2016 et un album Pink Season, également en 2016.

En 2017, il change de nom et choisi de s’appeler Joji, il sort un mini album In Tongues et en 2018, sort son premier album studio Ballads 1. En 2020 il sort l’album Nectar et en 2022, l’album Smithereens.

Il y a également les artistes Idealism et j^p^n.

Esthétique Lo-fi 2020

Essentiellement instrumentale, mêlant jazz, électronique et musique relaxante, sous fond d’un son de bande magnétique, de crépitement d’un feu de bois ou de chant d’oiseaux.

L’environnement, le bruit de fond sont, également perceptible. Le rythme est délibérément lent.


Voici un ouvrage qui nous plonge dans l’univers du Lo-fi et toutes ses variations :

Chill

Les différentes utilisations

Comme ces artistes font partie, soit de la scène underground, soit du Lo-Fi Hip-hop, soit des musiciens postant leur travail sur le web, je n’ai pas trouvé d’exemples concrets d’utilisation de ces différents courants dans le domaine de la culture ou de l’événementiel. Hormis pour le groupe The Beach Boys qui a fait une incursion, avec deux albums, dans la scène dite « culture de cassette ».

Mais vous serez peut-être amenés à devoir travailler sur un projet culturel ou un événement, dont le thème est la débrouillardise, le faire soi-même, l’underground ou l’art et la santé mentale.

Ou encore, le rap et la sérénité, le rap et le jazz, les quartiers défavorisés baignés dans la musique urbaine et relaxante.

Ou aussi, la détente, le bien-être ou le laisser-aller. Vous pourrez alors, puisez et/ou vous inspirer, de tous ces artistes et de leur parcours.

Conclusion

Plus qu’un genre musical, le Lo-fi est plutôt une texture sonore, un mode de vie, une manière de fabriquer la musique.

La création est directe, tout comme le partage, la relation avec le public. C’est l’identité de l’artiste à l’état pur, hors des canons de l’industrialisation, qui standardise la personnalité, la création, qui devient entre leurs mains, un produit de plus à vendre. Cela n’est, avec les grands studios, que du pur mercantilisme sans âme, dans la plupart des cas.

Ce que je retiens, à travers ce voyage du Lo-fi esthétique et production, c’est que la soif de s’exprimer à travers la musique est présente depuis la nuit des temps. Le besoin de la partager, même de manière brute, est vital, pour beaucoup de musiciens. Le manque de connaissances de la théorie musicale ou de la pratique d’un instrument ne doit pas être un frein. Au contraire, cela doit être une motivation pour persévérer et continuer, même de manière empirique (ce qui repose sur l’expérience), si c’est leur seule possibilité.

Je vous renvoie d’ailleurs vers le premier article de mon défi  » 1. Musique acoustique_exploration des instruments traditionnels« , qui évoque la musique à travers les âges et le monde.

Si vous avez apprécié ce tour d’horizon, n’hésitez pas à me le dire en commentaire, ce sera un plaisir de vous lire.

Toute suggestion est la bienvenue, cela permettra à tout le monde d’en profiter et si vous avez des questions, posez-les-moi, j’y répondrai si cela correspond à mes connaissances.

N’hésitez pas à suivre le blog pour d’autres voyages.

À bientôt !


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