Le microphone

Introduction

Vous venez de décrocher votre premier contrat et après avoir réalisé votre analyse du projet, vient le moment de choisir le matériel de captation sonore, dont le ou les microphone(s).

Le microphone est un des outils qui va vous permettre d’enregistrer l’environnement sonore selon vos besoins.

Effectivement, il existe sur le marché une quantité de modèles, chacun faisant partie d’une famille différente et possédant ses propres caractéristiques.

Ils ont été conçus pour enregistrer des sources sonores différentes : faibles (Ex. Oiseau), moyennes (Ex. Conversation entre 2 personnes), fortes (Ex. Sirène d’ambulance).

Grâce à ces différentes familles et aux caractéristiques propres aux différents micros, vous allez pouvoir choisir celui qui convient le mieux par rapport à la source que vous souhaitez enregistrer et à ce que vous souhaitez en faire.

Le microphone

Le principe d’un micro, c’est de traduire une variation acoustique en une variation électrique.

Dit autrement, le principe d’un micro, c’est de traduire une pression acoustique en un courant électrique.

Schéma montrant une variation acoustique captée par un microphone et transformée en variation électrique

Le son est une pression acoustique ou une variation acoustique.

Les différentes familles

1. L’électrostatique à condensateur ou statique

C’est un micro fragile aux chocs, très sensible, chaleureux. Il est également plus naturel, car il possède plus de clarté. C’est un micro très précis.

Il est plus adapté pour les prises de son d’ambiance et pour capter des sons faibles. Très bonne réponse en fréquence, généralement, il couvre toute la plage audible humaine, soit de 20 Hz à 20 000 Hz. Tout de fois, il a besoin d’une alimentation supplémentaire, appelée 48 volt ou fantôme.

Utilisation : studio, cinéma.

2. L’électrodynamique ou dynamique

C’est un micro robuste, peu sensible et moins chaleureux.

Il est plus adapté pour les prises de son de proximité et pour capter les sons forts. Il manque de précision dans les aiguës.

Utilisation : scène, studio

3. À électret

C’est un micro qui a un fonctionnement proche de celui de l’électrostatique à ceci près qu’il n’est pas nécessaire de lui fournir une alimentation supplémentaire de 48 volts, car la charge électrique est appliquée de manière permanente. Néanmoins, certains d’entre eux ont besoin d’une alimentation continue fourni par une pile de 8 volts.

Utilisation : conférence, studio

4. À ruban

C’est un micro très fragile et très coûteux avec une très bonne définition. Il est très naturel et chaud.

Ce microphone a une technologie sensiblement la même que le micro électrodynamique, sauf qu’au lieu d’un diaphragme, il possède un ruban. Il a un signal très faible, cela demande l’utilisation d’un excellent pré-ampli. Il est plus adapté pour les instruments acoustiques.

Utilisation : studio.

5. Le micro cravate

C’est un petit microphone qu’on fixe sur le vêtement ou dissimulé sous le vêtement d’un comédien. Il peut être filaire ou non-filaire. Ils sont généralement omnidirectionnels, mais il en existe des directionnels.

Utilisation : interview, cinéma.

6. Le microphone à zone de pression (PZM Presure Zone Microphone)

Il possède une capsule statique, tournée vers une surface plane, le plus près possible de celle-ci, il capte de manière hémisphérique, en même temps le son direct et le champ diffus (les dernières résonances du son).

Utilisation : conférence, à l’intérieur d’un piano fermé ou d’une grosse caisse, pour capter des sons d’ambiance.

7. Micro ambiophonique VR

C’est un micro qui permet d’enregistrer un son spatial spécialement conçu pour la réalité virtuelle, la réalité augmentée, la réalité mixte, mais également, pour les sons d’ambiance.

8. L’hydrophone

C’est un micro électrostatique omnidirectionnel ou directionnel qui convertit des ondes acoustiques sous-marines en signaux électriques, utilisé pour capter les sons sous-marins et autres environnements liquides. Il est, généralement, doté d’un récepteur piézoélectrique.

Utilisation : fonds marins, eaux douces, piscines.

Les caractéristiques d’un micro

1. Les directivités

C’est le sens de captation du micro, c’est-à-dire, le secteur de captation, bien défini, par lequel le son va être enregistré. Cela permet de choisir le microphone en fonction de ce que l’on souhaite capter dans un environnement donné.

Il existe des micros qui possèdent une ou plusieurs directivités.

  • Cardioïde

Capte le son à l’avant, faisant face au micro. C’est la directivité la plus utilisée.

  • Super cardioïde

Capte le son à l’avant et est sensible aux sons venant de l’arrière et dans une certaine mesure aux sons venant sur les côtés.

  • Hyper cardioïde

Il capte le son, de manière plus prononcée, à l’avant et est moins sensible aux sons venant de l’arrière, et ceux venant sur les côtés sont très atténués.

  • Bidirectionnelle, aussi appelée « en 8 »

Capte le son à l’avant et à l’arrière du micro.

  • Omnidirectionnelle

Est sensible au son tout autour du micro, de la même manière, à 360°.

Schémas de 5 microphones montrant chacun une directivité différente

2. La sensibilité

C’est la capacité du micro à transformer la pression acoustique, donc le son, à un certain niveau électrique.

Le niveau électrique est exprimé en millivolts par pascals (mv/Pa), plus il est élevé, plus il est sensible et inversement, plus il est faible, moins il est sensible.

1 à 5 mv/Pa : peu sensible, pratique pour enregistrer une source sonore forte, le micro dynamique est un micro peu sensible.

5 à 30 mv/Pa : fort sensible, pratique pour enregistrer une source sonore faible, le micro statique est un micro fort sensible.

Schéma montrant une pression sonore captée par un microphone et transformée, en peu d'électricité, pour illustrer une faible sensibilité
Schéma montrant une pression sonore captée par un microphone et transformée, en peu d'électricité, pour illustrer une grande sensibilité

3. La bande passante

C’est la capacité d’un micro à capter une étendue de fréquences du spectre fréquentiel.

Ex. Un micro pour la voix peut avoir une bande passante entre 100 Hz et 15 000 Hz.

Pour rappel, l’ouïe humaine à une bande passante qui va de 20 Hz à 20 000 Hz.

Schéma montrant la bande passante et le spectre fréquentiel

4. La courbe de réponse ou l’empreinte sonore

C’est la capacité d’un micro à restituer les fréquences, de manière identique, atténuée ou augmentée.

Si le tracé de la bande passante, sur l’axe du 0 dB, est linéaire, cela signifie que les fréquences ont été restituées à l’identique de la source originale (Ex. Une voix). En dessous de l’axe du 0 dB, les fréquences de la source originale ont été atténuées (ces fréquences de la voix seront un peu plus graves) et au-dessus de l’axe du 0 dB, les fréquences de la source originale ont été augmentées (ces fréquences de la voix seront un peu plus aiguës).

Schéma montrant la courbe de réponse

5. Le niveau de pression maximale ou SPL max (Sound Pressure Level max)

C’est le niveau maximum de pression acoustique (donc de son) que peut supporter le micro. Si ce seuil est dépassé, le son sera déformé.

Si vous souhaitez un micro avec un usage général, prenez un modèle supportant 120 dB SPL.

Le micro dynamique à un niveau SPL important.

Le micro statique à un niveau SPL moins important.

Schéma montrant une pression acoustique captée par un premier micro ne dépassant pas le niveau SPL et une pression acoustique captée par un second micro dépassant le niveau SPL

6. Le souffle propre du micro (self noise)

C’est le bruit produit par le micro lui-même. Il est important de prendre ce critère en compte lorsque vous désirez enregistrer une source sonore faible. Les micros de bonne qualité produisent peu de souffle. Un micro avec un bruit de fond inférieur à +16 dB est conseillé pour les microphones actifs (ayant besoin d’une alimentation fantôme), car ils sont très sensibles et utilisés pour capter des sons très bas.

Schéma montrant un micro, avec à l'intérieur une roue crantée, pour illustrer le souffle du microphone

7. L’effet de proximité

Certains micros cardioïdes voient leurs fréquences basses augmentées, lorsque la source sonore est très proche du micro, typiquement quand des chanteurs collent leurs lèvres sur la capsule du micro. Certain d’entre eux possède un correcteur d’effet de proximité.

Vous pouvez dorénavant choisir votre microphone en toute connaissance de cause, n’achetez que ce dont vous avez besoin. L’idéal, serait de posséder un micro statique et un micro dynamique. Lorsque vous sentirez les limites de votre configuration, vous pourrez choisir de changer vos premiers micros ou de compléter votre arsenal. Il n’y a pas de bon ou de mauvais micro, le choix dépend du son que vous souhaitez avoir. Les caractéristiques vous donnent de précieuses informations, jouez avec cela.

Je vous conseille de garder votre matériel premier prix, que vous utiliserez pour des contrats à faible budget, car l’amortissement est beaucoup moins important que celui du haut de gamme.

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